Présentation
Une nouvelle prison située à Lavau, a été inaugurée le 25 octobre 2023 permettant de transférer les prisonniers et vider le bâtiment Hennequin. Le site est acquis par la Ville de Troyes : déclassée par l’administration pénitentiaire le 30 avril 2024, il est cédé à la Ville de Troyes par la signature avec la préfète le 17 mai 2024.
Aujourd’hui, le site Hennequin, au cœur du Bouchon-de-Champagne est à un nouveau tournant de son histoire. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé par la Ville de Troyes en 2025 afin de réaffecter les lieux à une nouvelle destination.
Ce projet d’envergure est à mener en réflexion avec les troyens. La Ville de Troyes vous invite à donner votre avis grâce à une consultation citoyenne à retrouver en ligne.
Une première pierre pour Hennequin Demain.
Hennequin, un enjeu urbain
Il s’agit d’un îlot 7000m² au cœur du Bouchon de Champagne, situé dans un maillage culturel, commercial et d’enseignement, à proximité de poches de stationnement (Danton, Argence, Halles) et de l’axe de promenade des quais.
Le site Hennequin est accessible en transports en communs, individuels, et est située à moins de 20 minutes à pied de la gare.
Bref historique du site
Le couvent des cordeliers
C’est à l’époque des foires de Champagne (milieu du XIIIe siècle) que l’ordre des Cordeliers s’établi à Troyes. À l’extérieur des murs de la cité tricasse dans un premier temps, la première pierre de l’église se trouvant à l’emplacement du site Hennequin est posée le 14 juin 1259. Cette église, un bâtiment de 48 mètres de long, est démolie près de 6 siècles plus tard, en 1803. Des statues, groupes sculptés et sépultures se trouvaient à l’intérieur et sont aujourd’hui dispersés notamment dans d’autres églises troyennes et dans les musées de la Ville de Troyes.
Au centre de ce couvent se trouvait un cloître carré rebâti au milieu du XVIe siècle. Ses galeries, tout comme le réfectoire, servaient de lieux de réunions municipales avant la construction de l’Hôtel de Ville. En 1493, le premier Maire de Troyes, Edmond Boucherat, y est élu.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreuses communautés industrielles y ont leur siège telles que les bonnetiers, les teinturiers, les tailleurs, les tisserands, les parcheminiers.
La chapelle de la Passion a été construite au XVe siècle par impulsion de deux cordeliers : Nicolas Guiotelli et Réginald de Marescot avec le soutien du pape Sixte IV. Accolée à la galerie et au cloître, elle était décorée de peintures, de décor en pierre gothiques et de statues de 2 mètres de haut.
A l’étage supérieur, dans la salle voûtée, se trouvait la bibliothèque.
Fondée au XVe siècle, c’est la première bibliothèque de Troyes, l’une des premières de France. En 1651, Jacques Hennequin, docteur en théologie et natif de Troyes, offre près de 4000 volumes. Il impose des conditions à ce don : les cordeliers devaient entretenir et agrandir la collection, nommer ce lieu « Bibliothèque de Troyes », et celle-ci devait être ouverte au public 3 jours par semaine du levé du jour à la tombée de la nuit.
La bibliothèque échappe dans un premier temps à la destruction suite à la Révolution et les 4507 volumes constituent les fonds de l’actuelle médiathèque Jacques-Chirac.
La Révolution éclate en 1789, les bâtiments sont saisis, et le Directoire du département utilise les bâtiments pour y installer la maison d’arrêt et de justice puis le tribunal criminel, est implanté en février 1792 dans le réfectoire du couvent.
Il est rapidement nécessaire de construire une maison d’arrêt plus moderne. En 1829, des travaux de modernisation commencent et la chapelle est détruite. L’intérieur des bâtiments est transformé, une nouvelle chapelle est construite au niveau du bâtiment nord, une conciergerie au sud et l’entrée à son emplacement actuel.
La prison Hennequin
Dès 1794, les réparations sont urgentes. L’objectif premier est de rendre l’établissement plus sûr : la surveillance était assurée par le concierge, les fenêtres n’ont pas de barreaux et les murs ont des brèches. Au début du XIXe siècle, il est décidé de démolir l’église et de réutiliser les matériaux pour réparer le mur de clôture. À son emplacement se trouve la cour de la prison.
La reconstruction complète du site est envisagée. Après plusieurs projets trop coûteux, en septembre 1834, l’édifice est agrandi et réhabilité. Moins d’évasions mais les conditions de détentions ne sont pas améliorées.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux résistants ont été arrêtés par la Gestapo ont été incarcérés dans la prison Hennequin. La prison Hennequin était un lieu d’attente avant transfert vers Chalons, Compiègne, puis les camps nazis, ou encore avant d’être exécutés sur le site de Creney ou à Montgueux.
Quelques jours avant la Libération de Troyes, le 22 août 1944 à 17h la Gestapo se présente à la prison où plus de 100 résistants sont enfermés. Ils emmènent 49 d’entre eux sous prétexte de les faire travailler dans les environs et les fusillent à Creney-près-Troyes.
Quand ils reviendront pour les autres prisonniers, le lieu est vide : les troyens ont forcé les portes et libéré les autres détenus.
Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, la Ville de Troyes a ouvert les portes de l’ancienne prison Hennequin, samedi 21 et dimanche 22 septembre.
Face au succès et à l’engouement pour ces visites, la Ville de Troyes ouvrira de nouveau le site au public le week-end des 16 et 17 novembre. Modalités pratiques à venir.
Que vous ayez visité ou non le site Hennequin, répondez à la consultation citoyenne, pour décider ensemble de l’avenir du site. Suite à cette première phase de consultation, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé par la Ville de Troyes en 2025 afin de réaffecter les lieux à une nouvelle destination.